Plus qu’une simple campagne de publicité, la collaboration entre Kenzo et l’artiste contemporain Maurizio Cattelan, via son magazine ToiletPaper, forge un véritable manifeste surréaliste et subversif… En attendant les T-shirts et les sweats imprimés de ces images iconiques pour l’hiver !
Sean O’Pry et Rinko Kikuchi par ToiletPaper pour Kenzo
Clichés apparemment anodins mais délibérément provocants, couleurs fortes, thèmes dérangeants, décalages pervers : la dernière campagne de publicité Kenzo (doublée d’un Kenzine imprimé) fait souffler un vent de liberté sur l’image de la marque.
Révélée lors d’une soirée au Jardin d’acclimatation à Paris au dernier jour de la semaine de la couture, en juillet dernier, cette compilation d’images bien charpentées, devenue campagne publicitaire, provoque et réjouie. Créée en lien avec le magazine ToiletPaper, elle répond idéalement aux nouvelles recherches innovantes d’Humberto Leon et Carol Lim pour Kenzo. Sans contester celles du magazine de Maurizio Cattelan et de son complice, le photographe Pierpaolo Ferrari. Depuis trois ans, leur ovni imprimé, entre livre d’artiste et manifeste surréaliste, mais sans aucun texte, fascine en effet les regards aiguisés des créatifs du monde entier.
« Ce qui nous anime pendant que nous créons ToiletPaper est la recherche d’un état permanent d’excitation, et c’est quelque chose à quoi on s’accroche très facilement. Nous sommes toujours dans l’attente de notre prochaine dose… C’est à la fois douloureux et jouissif », déclarait récemment Maurizio Cattelan dans L’Officiel Art.
Pierpaolo Ferrari et Maurizio Catelan. Photo Erwan Fichou.
Au centre du shooting réjouissant de Kenzo, on trouve l’actrice japonaise Rinko Kikuchi et le mannequin Sean O’Pry : un casting imparable à l’image du large cercle créatif penché sur cette production décapante. Les idées des uns rebondissant sur les propositions des autres, ce travail d’équipe a généré autant d’images cultes. Des allégories contemporaines qu’on imagine presque pouvoir faire évoluer librement à partir d’un simple logiciel numérique. Une simplicité de moyen qui retrouve l’énergie originelle des premières collections proposées dans la boutique Jungle Jap de Kenzo Takada dans les années 1970.
Ces créations visuelles iconiques et pop, véhiculent sans doute, tout comme les mises en scènes de Maurizio Cattelan, une dimension politique. C’est ce qui fait leur force. « Notre objectif, bien sûr, n’est pas de changer le monde, cependant certaines de nos images sont comme des blagues qui ne font pas rire, ou des blagues dont le rire qu’elles suscitent nous empêche d’en pleurer » répondait récemment les promoteurs de ToiletPaper à Libération Next.
À tel point que ces images pop contemporaines se déclinent désormais en une prochaine collection de sweats et T-shirts, d’autant plus désirables qu’obstinément dérangeants.
Kenzine : Magazine distribué en boutiques Kenzo à Partir de Septembre. www.kenzo.com/fr/blog
ToiletPaper : www.toiletpapermagazine.com
